La Tournerie Blackwood – Tristan Muller

Après avoir passé douze années à « presser des boutons dans des chaines de production » de l’industrie métallurgique, Tristan décide de redonner du sens à son existence et saute le pas : huit mois de formation et un CAP de Tourneur sur bois obtenu en candidat libre font de lui l’artisan qu’il souhaitait être. En 2019, la transition demandait de l’audace et fit payer son écot d’âpreté, mais Tristan tient désormais la barre de la Tournerie Blackwood.

Son atelier est un environnement bien technique ; cependant, parmi les tours et les gouges, Tristan en viendra rapidement à vous parler des essences de bois qu’il choisit pour leur aspect et leurs senteurs, provenant d’arbres fruitiers de la région, ou d’arbustes d’agrément fournis par un ami paysagiste. Et on entrevoit sans peine la beauté que Tristan saura révéler à partir d’une pièce brute de Juniperus, bois de genièvre clair parcouru d’un veinage brun sombre, quelle que soit sa destination, objet de table, œuvre d’art, bijoux de bois.

Animé par une telle passion, Tristan veille à l’empreinte que son activité laisse sur l’environnement. En toute logique, le Label EcoDéfi est venu récompenser les bonnes pratiques de l’artisan :

– Les déchets de son activité se limitent aux copeaux que ses gouges arrachent au bois pour en extraire la forme recherchée. Collectés dans les sacs de ses machines, ils sont réutilisés comme paillage, alimentent le four d’une amie céramiste. Certaines essences contribuent au fumage de saucissons, ou parfument l’hypocras que Tristan produit pour élargir son offre.

– Energie maitrisée : chaque poste de l’atelier de Tristan est désormais éclairé par des LED, et à chaque renouvellement d’une de ses machines, sa consommation d’électricité s’atténue.

– Quant aux finitions des objets qu’il fabrique, Tristan privilégie des huiles naturelles, et des cires d’abeilles fournies par une productrice locale.

L’engagement de Tristan Muller en éco-responsabilité se prolonge dans son contact avec le public : sur les marchés d’artisanat où il vend l’essentiel de sa production, dans les stages de découverte où il transmet son savoir-faire. Il continue de se former à différentes techniques (taille lapidaire et tout récemment travail du verre au chalumeau). Le but de sa démarche est de ne jamais cesser d’apprendre et d’étoffer ses compétences pour proposer des créations plus élaborées et haut de gamme « Aillant le titre d’artisan métier d’art, je compte mettre cet aspect beaucoup plus en avant à l’avenir et dès maintenant ». Tristan s’attache à sensibiliser ses interlocuteurs aux pratiques qui gouvernent chaque étape de son artisanat au quotidien, ce qui ajoute l’éthique à la beauté des formes qu’il élabore de ses mains pour nous les transmettre.